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Témoignage de Todd Babiak à la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne (26 juin 2012)

Notes de Todd Babiak pour sa participation au panel d'ouverture de la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, à Edmonton, le 26 juin 2012.

Madame Catherine Clark, j'ai grandi, comme votre père, dans une petite ville — Leduc. C'est le High River d'Edmonton.

C'était les années 1980.

Mes parents, à l'époque, n'aimaient pas Monsieur Trudeau: pas son parti politique, pas ses idées, pas sa langue maternelle.

Alors, à l'école quand j'avais l'opportunité d'apprendre la langue française, c'était encore une affaire politique: "Nous sommes Albertains. Et le monsieur de Montreal nous oblige de parler sa langue."

J'ai visité le Québec comme touriste, la première fois, quand j'avais 21 ans. Et j'avais honte. Mes parents et les dirigeants de ma province m'avaient menti.

J'ai téléphoné à mes parents, en colère. À 21 ans... mon cerveau était déjà calcifiée. C'était trop tard pour moi.

J'ai choisi Montréal pour ma maîtrise. Mais là, en 1995, l'année d'un référendum, c'était difficile de briser la barrière entre la vie anglophone et la vie francophone. Mon accent était terrible. J'ai fait des erreurs. Si jamais je voulais parler français, dans un magasin par exemple, un francophone allait me répondre en anglais. Les deux, mon français et son anglais, étaient terribles. Ce fut un duel absurde.

Comme la politique canadienne, de temps en temps. Un duel absurde.

Lorsque notre première fille est née, j'étais plein d'anxiété. Mes enfants ne grandissent pas comme moi. La phrase et la mythologie "programme énergétique national" ne voudraient rien dire pour eux. Ma deuxième fille est née et mon anxiété a doublé.

En 2009, j'ai eu une option: quitter mon emploi comme journaliste et partir, en famille, pour la France.

Ma fille aînée a commençé l'école en France. Quand nous sommes revenus, après notre année en français, une année merveilleuse mais financièrement catastrophique, nous étions dans la voiture et ma fille aînée m'a dit: « papa, tu es anglophone. Moi, je suis francophone. »

Grâce à Monsieur Trudeau et la Charte canadienne des droits et libertés, elle a raison.

Nos filles parlent français mieux que moi et me corrigent. Je suis devenu président de l'Alliance Française d'Edmonton. Nos filles dansent à La Girandole — une association de danse folklorique francophone. Elles vont à l'école d'immersion. Nos amis du quartier, ici à Edmonton, parlent les deux langues. Pour nos filles, le français n'est pas seulement un sujet à l'école. C'est une langue vivante.

Notre vie, c'est une mélange formidable des deux langues. Et je suis tellement reconnaissant.
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Modification : 2012-07-01