ࡱ> ?A> 4bjbj 8<xx,  RRRRRfff8 ft. ^zRRRAAAjRRAAAA`VPfvAy0AzFzAzRA80-"AOkAz  : Michel Bastarache Synthse du Forum mondial de la langue franaise tenu Qubec du 2 au 6 juillet 2012 Je ne veux videmment pas rsumer les prsentations. Il me faut plutt voir sil y a des points de convergence dans les prsentations eu gard au thme du colloque lamnagement de la coexistence des langues dans lespace francophone. La premire constatation cest quil y a deux approches divergentes au pluralisme des langues. Dans le contexte canadien notamment, lon cherche des moyens juridiques pour assurer la scurit culturelle de communauts linguistiques menaces par lhgmonie conomique et culturelle de langlais. Le pluralisme est plutt un constat qui force les gouvernements chercher de meilleurs outils pour lintgration des immigrants au plan linguistique quitte exercer une grande ouverture au plan du multiculturalisme. Lide de protger les langues en perdition se limite aux efforts encore faibles pour revitaliser certaines langues autochtones. Cest en fait l le cadre dans lequel sarticule la question identitaire, la ncessit de renforcer les reprsentations linguistiques vhicules dans une francophonie largie. La lgitimit de la langue supporte son usage, mais elle est fragilise souvent par le sentiment de ne pas tre la hauteur dans les communauts minoritaires hors Qubec. Au Qubec la situation se prsente diffremment. Lon fait pratiquement tout reposer sur laction gouvernementale pour contraindre les immigrants adopter le franais comme langue dusage principale et les intervenants conomiques se donner un visage franais, et crer un milieu de travail franais. Les moyens correctifs ont fait leur preuve et le consensus social sur la place du franais comme langue patrimoniale est solide. La diversit culturelle est accepte en principe, mais le multiculturalisme reste une notion sans dfinition ou objectif clairs. Lautre question qui se pose est celle de lunicit de la langue franaise, mais ce jour la question ne semble intresser quune tranche mince plus instruite de la population. En Europe franaise on ne parle pas didentit culturelle, de scurit culturelle, de lgitimit des lois et pratiques gouvernementales. On sinquite de la perte de prestige et dinfluence du franais en raison de la mondialisation des changes commerciaux et de la prolifration de la culture anglaise sous limpulsion des nouveaux mdia. Ici le plurilinguisme est vu sous un autre angle, celui de la ncessit dassurer le service public aux usagers en raison dimportants flux de population. Mais en dfinitive cest le statut territorial des langues qui demeure pour rguler le systme. La France a une seule langue nationale et se refuse reconnatre un statut particulier aux minorits linguistiques, mme celles qui ont un fondement historique. La Suisse et la Belgique ont tabli des rgimes juridiques complexes en vue de crer des zones unilingues pour faciliter lpanouissement culturel des citoyens dans le respect de leur langue. La notion du march des langues est plutt relie aux affaires, la mondialisation, aux relations internationales. Tolrance, altrit, universalit sont des thmes qui ont plutt une porte culturelle. On a suggr llargissement des moyens lgaux disponibles aux minorits linguistiques, la mise en uvre de la subsidiarit, mais il ny a pas de tendance forte en ce sens malgr les garanties de pluralisme dans les conventions europennes plus rcentes. Lon constate rapidement que les exigences pratiques auxquelles sont confronts les gouvernements laissent peu de place lanalyse scientifique, lexamen attentif de la sociologie du langage et de ce que lon pourrait en tirer. On a parl sous ce rapport de lautonomie culturelle comme moyen pour revitaliser les communauts linguistiques minoritaires et ramnager les rapports de force qui conditionnent les comportements langagiers. Cela suppose notamment que lon donne plus de place la socit civile pour modeler le systme et que lon sloigne un peu de lapproche juridique. Il reste que lidentification des moyens mettre en uvre pour une action efficace est difficile. Il est clair que chez les petites populations minoritaires le problme le plus urgent est celui de la continuit linguistique, de la transmission de la langue maternelle dans un contexte de dnatalit, dexogamie et de limmigration. Au Canada, sur le plan social, on a mis laccent sur la compltude institutionnelle et on a favoris llargissement de la base des usagers du franais par limmersion franaise dans les coles de la majorit anglaise. Ceci semble concider avec la volont politique en milieu minoritaire de raliser une forme dautonomie culturelle. Au plan juridique, par exemple, on est pass de lgalit des langues lgalit des locuteurs, avec une approche individualiste. Ensuite nous avons reconnu les droits collectifs et sommes passs la reconnaissance dinstitutions homognes gres par la minorit. En mme temps, les tribunaux ont renonc la notion dgalit formelle en faveur de lgalit relle crant de ce fait des obligations positives pour les gouvernements. Les progrs sont importants, mais le train semble stre arrt l. Il y a aussi des minorits franaises en Europe dont on a fait tat et qui sont confrontes une ralit juridique et sociale bien particulire. En France notamment, on a constat quil existe nombre de contradictions au sein du rgime normatif global. Le droit est individuel, ltat indivisible, la langue unique et universelle. Dans les faits il y a une minorit linguistique et des langues locales, et lEurope a une politique de reconnaissance des cultures rgionales, lesquelles sont considres par la France elles-mmes comme une partie de son patrimoine culturel. Les engagements envers lUNESCO se heurtent aussi une politique centriste. De l lincertitude juridique et labsence dquilibre au sein du rgime. En Belgique, pays du compromis et du paradoxe, ltranger se perd facilement quand il cherche comprendre les protections gomtrie variable et comment sexercent les rapports de force entre les deux principaux groupes linguistiques. Tout le monde est minoritaire un point de vue et cherche la protection dune loi. Au Jura, on a vcu une exprience unique qui a mis lpreuve le pluralisme linguistique suisse. Ici encore le pragmatisme sest impos mme si lon admet quil y a encore un pas pour passer du rve la ralit. De fait cest lhistoire qui conditionne les rgimes linguistiques et dfinit leurs particularits. La volont des Suisses de vivre ensemble a attnu les tensions linguistiques dune manire qui semble peu probable dans un autre pays. Sommairement, on peut conclure sur ce volet du colloque que les amnagements linguistiques sont trs contextuels et que les rgimes juridiques ne sont pas transposables. Les intrts communs sont surtout affrents aux dangers de la mondialisation et des attitudes relatives lunicit de la langue franaise, des moyens pour donner ralit la solidarit des populations qui ont en commun lusage de franais. Lautre volet du colloque porte sur la situation du franais en Afrique, en Asie, en Ocanie et lextrieur de la francophonie, notamment en Amrique du Sud. Ici on a dabord parl de la place du franais comme langue coloniale impose une population qui ne la parlait pas et qui sest trouve isole des institutions publiques parce que le franais sest substitu aux langues vernaculaires. Le problme demeure aprs lindpendance parce que lemploi du franais est dans les faits essentiel, mais quil a un effet dacculturation et de perte didentit. Lon cherche une solution en dveloppant un multiculturalisme fonctionnel o les langues rgionales seront rhabilites grce la transformation du systme dducation. Cest notamment le cas au Mali o lon veut rtablir les langues africaines dans lenseignement et les administrations locales en favorisant le pluralisme linguistique, o le franais continuera de jouer un rle utilitaire sur le plan interne et sur le plan intertatique. Le franais est dans ce cas une langue utilitaire plutt quidentitaire bien quen permettant la participation la francophonie elle ait un effet positif sur le dveloppement de la nation. On a parl beaucoup du fait que le rgime juridique est parfois dconnect de la ralit. Au Maroc la langue officielle est celle de personne. Le centralisme la franaise est artificiel et on ne fait pas de place dans les lois ou les politiques au franais qui pourtant joue encore un rle majeur. Les tensions linguistiques sont importantes une tentative daccommodement est parue en 2011 avec la cration prochaine du Conseil national des langues et de la culture. Le franais est encore ici utilitaire et non identitaire. Reste que le problme est difficile rgler parce que les changements lgislatifs ne peuvent survivre sans engagement communautaire une politique consensuelle. En Algrie le discours nest pas trs diffrent sauf que lon constate une radicalisation des populations minoritaires et des volonts autonomistes. La Cte dIvoire vit aussi assez mal la transition aprs lindpendance sur le plan linguistique. Le franais simpose encore dans les faits et exclut les locuteurs des langues africaines. Son enseignement mne lchec scolaire et de ce fait empche le dveloppement social. Ici encore il faut compter sur un multiculturalisme fonctionnel qui vise faire une place importante aux langues africaines. Lacculturation y est si forte que lon y retrouve des Ivoiriens de souche unilingues franais. Quelle serait leur identit? En Ocanie on a des situations diverses, mais le modle type est celui du multilinguisme o lon cherche favoriser une approche galitaire. En Amrique latine il a t question de la colonisation, de peuplement et de la politique dassimilation totale. On a fait un portrait historique du rgime linguistique et mentionn les dveloppements rcents en faveur du plurilinguisme. Revenant lEurope on a parl des rgions autonomes en Espagne. Lapproche , qui nest pas fdrale, est intressante; elle utilise nanmoins la constitution pour instrumentaliser une communaut rgionale. Le modle nest pas facilement transposable, mais les modalits adoptes peuvent servir dinspiration dans dautres contextes. La minorit linguistique est ainsi instrumentalise par la constitution nationale, mais on constate que ces moyens ne russissent quen prsence dun engagement communautaire assez fort pour dvelopper ou renforcer le transfert linguistique intergnrationnel. Les conditions de russite labores par une confrencire sont de fait intressantes pour quiconque envisage dadopter une Loi linguistique. Le pays de Galles me semble vouloir sinspirer de divers rgimes en place ailleurs pour crer un nouveau rgime linguistique. Le plus difficile est de largement renverser une situation de fait, ce qui ne peut se faire sans engagement srieux de la socit civile. linternational, il y a peu de volont politique daller plus loin. On a tendance adopter des principes sans tablir des droits et des recours. Le tribunal des droits de lHomme est aussi peu lgitime et ses dcisions sans sanction. La francophonie doit agir indpendamment selon M. de Varennes. 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